Le Cinéma de Raoul Ruiz
Comédie d'innocence (version Fresnoy)
long-métrage fiction France (1998).
Réalisé par : Raoul Ruiz
Avec : Jacques Pieiller, les étudiants du Fresnoy
Synopsis : Réalisé avec les étudiants du Fresnoy
Scénario : Raoul Ruiz
Production : Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains
Directeur de la production :
Image : Jacques Bouquin
Musique : Jorge Arriagada
Lieu de tournage : Le Fresnoy
À propos de Comédie d'innocence, version Fresnoy
Érik Bullot Mars 2009
Remerciements chaleureux à Érik Bullot pour nous offrir ce texte ainsi que les images prises lors du tournage du film
Remerciements chaleureux à Érik Bullot pour nous offrir ce texte ainsi que les images prises lors du tournage du film
En 1997-1998, l’année d’ouverture assez rocambolesque du Fresnoy, Studio national des arts contemporains (le chantier venait juste d’être terminé, et les équipements techniques n’étaient pas encore installés), Raoul Ruiz fut invité à enseigner avec d’autres artistes. Michael Snow réalisa l’œuvre photographique In medias res, Thierry De Mey son film 21 Études à danser avec la chorégraphe Michèle Anne de Mey et Sarkis seize petits films sous le titre générique au commencement. Raoul Ruiz vint donner plusieurs cours et ateliers. Pressé par les étudiants impatients et l’équipe pédagogique quelque peu désemparée (il tournait cette année-là Shattered Images aux États-Unis et préparait Le Temps retrouvé, ses visites étaient rares), il réalisa à la fin de l’année un long métrage, intitulé La Comédie de l’innocence, pour apaiser les esprits. Le tournage se déroula sur une semaine en juin 1998 (l’année scolaire finissait quelques jours plus tard). Jacques Bouquin était le chef-opérateur. Les étudiants étaient invités à participer à des titres divers : assistanat, décoration, figuration, interprétation. Sur les photos on peut reconnaître les étudiants du Fresnoy, Éric Oriot et Patrick André, ainsi que le comédien Jacques Pieiller. Une partie du film se tourna dans le studio du Fresnoy. J’étais cette année-là en charge de la première année d’études. Je dois dire que je n’ai plus de souvenir exact du scénario, très différent du film qui porte le même titre, réalisé quelques années plus tard. Le film donna lieu à un premier montage à l’automne 1998. J’ai le souvenir d’en avoir vu de longues séquences étranges sur table de montage. Le son direct était monté. Il manquait encore la musique et les effets. Raoul s’éclipsa. Nous ne le revîmes plus. Je quittai également le Fresnoy deux ans plus tard.
Il y a quelques années, Frédéric Papon, coordinateur pédagogique au Fresnoy, m’appela pour s’inquiéter du sort du film. Il était surpris qu’un premier montage ait été achevé. Il semble que la copie ait tout simplement disparu (cette note a aussi pour vocation d’éveiller les vocations des restaurateurs). L’ensemble des péripéties de ce film est tout à fait dans l’esprit des films de Ruiz. Les rencontres avec Ruiz sont soudaines et intempestives, mais très chaleureuses. J’ai le souvenir qu’un an plus tôt, le soir du 18 mai 1997, nous fêtions au Wepler, place Clichy, la naissance de mon fils Félix, né le matin même, après la projection de La Chouette aveugle.
Érik Bullot
(lecinemadeerikbullot.com)